Baba Wame : La Web radio impose un langage universel

L’enseignant, expert en Web journalisme, explique les défis de ce métier.

En quoi consiste la Web radio ?
Il faut d’abord commencer par définir ce que c’est que le web qui est une utilisation d’Internet. Pour être plus clair, le web est le média sur lequel existe Internet tout comme les E-mail, tout comme les forum de discussions. Donc la web radio est une radio qui fonctionne sur le Net, c’est un média sur lequel existe Internet. Parce qu’Internet à la base et fondamentalement, c’est juste un canal pour diffuser des informations. Et une des utilisations de ces canaux c’est sur le Web qu’on trouve les médias. Et parmi ces médias, il y a la radio.

Quels sont les canaux qui conduisent à cette profession ?
C’est comme tous les médias du journalisme. Il n’y a pas de qualité particulière à être un journaliste qui travaille sur la Web radio. Mais par contre la mise en place de la radio sur le Web nécessite une certaine technicité, et cette technicité-là, c’est beaucoup plus les web masters qui sont capables de la mettre en place, parce qu’ils sont les seuls à être capables de savoir où trouver un canal où diffuser vos émissions sur la radio. Mais comme journaliste du web, il n’y a pas de qualité particulière. Sur le Web quand on fait de la radio, le plus qu’on attend de la part du technicien qui est capable de mettre en place tous les détails techniques pour que la radio existe sur le web.

Quelle est la valeur ajoutée de ce métier dans la radio et dans l’univers médiatique de façon générale ?
La valeur ajoutée de la web radio c’est que c’est une radio foncièrement modulable ; c’est-à-dire que non seulement vous pouvez suivre la radio de manière continu et vous avez le son en numérique. En plus l’émission que vous suivez est diffusée dans le monde entier, on n’est plus bloqué par les faisceaux hertziens. Par exemple que pour le cas de la Fm 94, vous ne pouvez la suivre que dans une zone bien définie par le spectre de votre antenne. Ce qui est une valeur ajoutée inestimable. La troisième chose, c’est que quand vous faites de la radio sur le Web, vous avez l’opportunité de faire des sélections ; c’est-à-dire qu’au-delà de la radio qui est en continu, vous pouvez faire une sélection des chansons que vous mettez dans ce qu’on appelle du podcasting, qui est une émission préenregistrée sur le Net que vous pouvez écouter quand vous voulez. Je vous prends un exemple : si je ne suis pas là pour écouter le journal à13h sur la Crtv, je le manque à tout jamais quand c’est la radio classique ; or sur le Web, j’ai la possibilité de le réécouter grâce au podcasting C’est aussi un avantage indéniable. L’autre avantage du podcasting c’est que si une radio téléphérique diffuse beaucoup plus de musique, je peux juste aligner les musiques sans les commentaires des animateurs et même afficher la pochette de l’album. Il y a beaucoup d’avantage à écouter la web radio que la radio analogique.

Quels en sont les débouchés ?
C’est une nouvelle façon de faire de la radio. On fait maintenant la radio pour la postérité. Parce que ça va servir de base de données autrement dit une bibliothèque. ce n’est plus un flux d’infos qui s’envolent. Du coup ça crée un autre style de métier qui est le designer en matière de web radio, de web master, capable de syndiquer des informations. Ça donne la possibilité de faire la pub sur le site de la radio qu’on écoute. Donc il y a plusieurs types de métiers qui se créent parce que le web comme vous le savez a donné naissance à plusieurs métiers qui requièrent quelque technicité par rapport à l’appropriation de cet outil.

Est-ce que ça ne présente pas d’inconvénients ?
L’un des inconvénients, c’est d’avoir un langage universel. A partir du moment où on diffuse des informations pour le monde entier, on doit pouvoir le dire dans un langage compris au moins par 90% des personnes. Parce que sur le Web il a un jargon propre aux animateurs aux utilisateurs, donc il y a le fait qu’il impose un langage universel. Ça c’est l’un des points faibles de ce métier. Il rompt les barrières linguistiques.

Propos recueillis par Josiane Afom (stagiaire)