13 mai 2009
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C'est ce qui ressort de la conférence de presse donnée hier par le sous-directeur exécutif au terme de son séjour au Cameroun.
Echange franc entre Sheila Sisulu, sous-directeur exécutif du Programme alimentaire mondial et la presse. Question : comment le PAM peut-il justifier sa présence dans un pays comme le Cameroun ? Réponse: si au Sud-Cameroun, il suffit d'ouvrir sa fenêtre pour avoir sous ses yeux des quantités innombrables de fruits, de bananes, de tubercules, de légumes, etc., la partie septentrionale du pays est desservie par le climat rude et les terres arides. La famine y est une réalité. Et si dans votre pays, la sécurité alimentaire est plus ou moins une réalité, qu'on ne perde pas à l'esprit qu'il y a nuance entre disponibilité alimentaire et accessibilité ». C'est pour permettre donc l'accès à la couche vulnérable, aux enfants et femmes enceintes que le PAM se déploie dans le Grand Nord-Cameroun, a expliqué Sheila Sisulu.
Dans le septentrion, le PAM soutient le concept de "Grenier villageois". Des stocks de céréales sont constitués pendant les saisons d'abondance pour être distribués pendant la carence. Le PAM achète des aliments en tonnes pour constituer ces stocks qui servent aussi à secourir les réfugiés de guerres et les déplacés. Ce faisant, on court un risque, fait remarquer une journaliste de presse : la création de la pénurie par des achats de masse.
Au PAM, on en est conscient. Et pour ne pas en arriver à cette situation, le sous-directeur exécutif affirme que le Programme fait ses analyses de marchés pour éviter de créer un problème en cherchant à en résoudre un autre. Mais au PAM, on est convaincu que la meilleure solution consiste à encourager la production, à multiplier les espaces cultivables et en modernisant les techniques culturales.
En attendant, le souci de nourrir les enfants et les pauvres préoccupe, même si les journalistes doutent que les stocks constitués arrivent toujours aux bénéficiaires. Il y a des brebis galeuses partout même si la situation n'est pas pire comme on l'imagine, soutient le sous-directeur. D'ailleurs, le PAM expérimente le concept de "coupon alimentaire", une espèce de bon que le PAM offre directement aux cibles, à présenter dans les boutiques agréées pour retirer en nature la valeur alimentaire inscrite. L'expérience marche au Burkina Faso. Elle s'étendra sans doute dans les autres pays.
Sheila Sisulu a dit sa satisfaction du travail fait par le PAM dans le Septemtrion à travers les greniers villageois et les cantines scolaires. Le PAM envisage dans un futur plus ou moins proche, d'en faire profiter aux populations nécessiteuses de l'Est-Cameroun. Sheila Sisulu est au Cameroun depuis le 05 mai. Elle était accompagnée de Thomas Yanga, directeur régional du bureau Afrique de l'Ouest et Centrale.
Publié par Jeanine Fankam