L’ouverture officielle des troisièmes rencontres audiovisuelles de Douala s’est déroulée le mardi 24 avril 2012 à la capitale économique.La cérémonie d’ouverture des troisièmes rencontres audiovisuelles de Douala (Rado) a démarré le mardi 24 avril 2012 dans la salle de Bercy avec plus
d’une heure et demie de retard. Dans son mot introductif, Rémi Atangana Abega, président du Comité d‘organisation estime que «l’Afrique ne doit plus produire des films sales, sans repères sans identités culturelles, sans émotions et sans sensations». Selon lui, le paysage de l’audiovisuel camerounais est marqué par «un déficit de production de qualité». C’est dans cette optique qu’il pense que le moment est venu de «réinventer de nouvelles habitudes dans la production d’images».
Images d’ici et d’ailleurs
Le représentant du gouverneur de la région du Littoral a souhaité la bienvenue aux personnalités et à l’ensemble des participants. Il a aussi encouragé leur intérêt pour l’audiovisuel. Historien et enseignant à la faculté des arts des Lettres et des sciences humaines de l’Université de Yaoundé I ; le Pr Daniel Abwa a prononcé son discours inaugural sur le thème : «Peuples, images et développement». Il a axé son propos sur deux points : l’image que les peuples se font d’eux-mêmes et l’image que les peuples projettent sur les autres : «L'historien en écrivant l’histoire ne fait que projeter des images», a dit Daniel Abwa. Il est de ceux qui pensent qu’il ne faut pas se laisser envahir par les images venues d’ailleurs et qu’il faut « revendiquer une exception africaine ».
Pour Daniel Abwa, l’Afrique doit pouvoir se retrouver à travers sa culture : «Les créateurs d’images doivent recréer cette Afrique en produisant des images de qualité». Une bonne image peut affecter positivement le développement d’un pays comme une mauvaise image peut affecter négativement l’image d’un pays. Il faut par conséquent «réinventer une image plus positive de l’Afrique» et lui donner sa place dans le concert des nations. Il a évoqué l’impact des Technologies de l'information et de la communication (Tic), des idées et perceptions, l’influence des images projetées sur le continent par les occidentaux. Il a également abordé le phénomène du mimétisme et les difficultés rencontrées par ceux qui ont voulu redonner la dignité aux peuples africains.
Décoloniser la production d’images
Abondant dans le même sens, le Dr Annette Engoua, cinéaste et directrice de l’Institut des Beaux Arts de l’Université de Douala, a affirmé qu’«il faut se réapproprier nos images, s’ouvrir aux autres en restant nous-mêmes. Il ya un problème d’images. Il faut repenser la production des les images en s’asseyant sur le socle qu’est la culture. Il faut repenser la production des images pour que nous ne soyons plus colonisés par les autres», a-t-elle souligné. Les trois membres du Jury ont été installés. Des sommités du monde du cinéma et de l’audiovisuel : Gérard Essomba, Dina Eyango et Issaka Compaoré.
Acteur de cinéma et acteur de théâtre, Gérard Essomba a obtenu cinq prix internationaux pour son interprétation dans «Piéces d'identités». Avec «L'enfant peau rouge», un court métrage sorti en 2006, il s’est lancé dans la réalisation.
Dina Eyango est professeur, monteur, directeur de production et surtout responsable des enseignements au Centre de Formation Professionnelle de l’Audiovisuel d’Ekounou de la Crtv , à Yaoundé. Issaka Compaoré est réalisateur et scénariste. Il a fait des études de cinéma à Paris. Il est gérant de la société de production Sahel Films et réalisateur. Dans la salle, il y avait de nombreux hommes et femmes de cinéma dont Alphonse Beni, acteur, réalisateur et producteur. Hier jeudi, à l'Institut français de Douala, une table ronde à porté sur le financement et le mécanisme de la francophonie et une conférence sur le thème de «Télévision africaine : le défi de la programmation». Pendant ce temps, des films en compétition sont programmés à Bercy.
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