Une partie des Objectifs du millénaire pour le développement (ODM) sont «potentiellement ou probablement réalisables» au Cameroun d’ici 2015, mais une autre partie «ne seront vraisemblablement pas réalisés à cet horizon temporel», selon le représentant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Thierry Mertens.
Il s’exprimait mardi à Yaoundé, la capitale du pays, à l’occasion du lancement du Rapport national sur le développement humain 2008/2009 intitulé : «Cameroun : le défi de la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement».
Thierry Mertens a souligné que le retard pris dans la réalisation de certains de ces objectifs «ne doit pas être considéré comme une fatalité par les autorités».
En effet, indique le document, 9 ans après la prise de l’engagement, des progrès significatifs ont été enregistrés pour l’atteinte de plusieurs cibles de l’Agenda du millénaire, notamment la prévalence de la pauvreté.
«Mais ces progrès ne rassurent pas quant à la certitude de remplir pleinement l’engagement pris en 2000 à l’occasion du Sommet planétaire.»
La situation ne s’améliore donc pas véritablement, puisque le pays, classé 143è pays sur 182 sur le rapport mondial 2009 sur le développement humain, «oscille entre le bas de la tranche des pays à développement humain moyen et le haut de la tranche des pays à faible développement humain».
Ainsi l’incidence de la pauvreté n’a pas sensiblement baissé au Cameroun, n’ayant été réduite que d’environ 14 point entre 1996 et 3007, passant de 53,3 à 39,9% en moyennes nationales.
Entre 2001 et 2007, elle a baissé de 17,9 à 12,2% en zone urbaine et est passée de 52,1 à 55% en zone rurale, d’où le phénomène de l’afflux massif des populations vers les villes.
La conséquence de ce phénomène est l’aggravation du taux de chômage, qui est passé de 7.9% en 2001 à 8.2% en 2007 chez les 15-24 ans, au sens du Bureau international du travail (BIT), mais aussi un sous-emploi de 19.9 à 69.0% pendant la même période.
Le Rapport national sur le développement humain 2008/2009 pointe une légère baisse de l’insuffisance pondérale, une baisse du ratio élèves/maîtres dans le primaire, des insuffisances des ressources affectées à l’éducation, des insuffisances quantitatives et qualitatives en terme d’infrastructures, d’équipements et de personnels sanitaires.
Il note de faibles résultats en matière de développement durable, de faibles progrès en matière d’accès à l’eau potable, malgré une hausse constante de l’aide publique au développement dans le produit intérieur brut depuis 2005.
La sous-représentation des femmes dans les instances de décision n’est pas en reste : 6 sur 47 ministres, 25 sur 180 députés (en recul de 14,4% par rapport à la législature 1988-1992).
Des avancées notables sont toutefois enregistrées dans la lutte contre la corruption, qui sont toutefois annihilées par la faible protection des investissements de nature à réduire l’attractivité des capitaux étrangers
Le Cameroun, insiste le document, doit avant tout relever les défis transversaux (gouvernance, développement du secteur privé, formulation des politiques publiques) : «Sans progrès substantiels dans ces domaines, les efforts accomplis par ailleurs, y compris en terme d’augmentation des financements, ne pourront suffire.»
J
FCEB/mn/APA
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