Serge Tchaha - La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale a récemment publié un rapport qui rend bien compte de l’évolution d’Internet et des "téléphonies" dans la sous-région. Toutes les données présentées sont celles de décembre 2009.
Internet
Comme partout en Afrique, ce secteur est dynamique et présente d’énormes marges de progression en comparaison avec ce qui se fait dans les pays développés. Selon l’institution sous-régionale, la répartition du nombre d’utilisateurs varie entre 0.51 et 6.70 personnes sur un total de 100.
Le Gabon et le Congo se partagent le leadership à ce niveau. Mais au nom de son poids démographique, le Cameroun – près de 50% de la population sous-régionale –détient le plus gros marché.
Les autres pays et singulièrement la République centrafricaine (0.51) semblent bas comparativement aux 3 premiers.
Téléphonies
Nous avons voulu parler de téléphonies au pluriel afin de mieux faire la distinction entre la téléphonie fixe et la téléphonie mobile.
Concernant la téléphonie fixe, il est à retenir que dans la zone CÉMAC, le nombre de lignes varie, pour 100 habitants, entre 0.27 et 2.29. Le Cameroun et le Gabon se tutoient à ce niveau (2.23 contre 2.29 respectivement).
L’on nous indique par ailleurs que le chiffre d’affaires cumulé réalisé par les compagnies de ce secteur s’élève à 104 milliards. Ce chiffre donne un ordre de grandeur, car il ne tient pas compte des résultats faits par le Congo, la RCA et la Guinée Équatoriale.
Ces 104 milliards sont de loin inférieurs aux 994 milliards – ce montant ne tient pas compte de la Guinée Équatoriale – réalisés par les opérateurs vendant des services de téléphonie mobile.
Ce secteur d’activité annonce une capacité de consommation de l’Afrique. L’on recense 13,57 et 110.80 abonnements au téléphone mobile pour 100 habitants dans la zone CÉMAC. Une fois encore le Gabon est en tête (110.80). Et cette fois-ci, il domine outrageusement les débats puisque le second, le Congo, affiche un nombre d’abonnements s’élevant à 58.94.
Malheureusement, le document que nous avons consulté ne donne pas suffisamment de détails pour que nous puissions nous prononcer sur la raison d’un tel écart. En revanche, l’on note que les entreprises de téléphonie mobile réalisent de façon cumulée un chiffre d’affaires de : 335,046 milliards de FCFA – près de 0,7 milliard de dollars – au Cameroun contre 178,1 au Gabon et 180,686 au Congo.
Les perspectives
Les efforts semblent être déployés afin que les TICs fassent de plus en plus, même de mieux en mieux, partie du quotidien des habitants. Le Président gabonais a pris des engagements à propos de l’économie numérique et a nommé Cheikh Modibo Diarra, actuel PDG Microsoft Afrique, comme conseiller. Le Cameroun, de son côté, a levé, dans le cadre de l’emprunt obligataire, de l’argent pour la construction de 3200 kilomètres de fibre optique.
Ce sont des dynamiques à encourager, car c’est à la fois un secteur de prospérité pour l’Afrique de demain et un de ceux qui vont préparer la croissance future du Continent noir, car il contribuera à améliorer les infrastructures de ce dernier.
- Internet : une meilleure connexion au monde. Cela peut paraître cliché, mais c’est la stricte réalité. Internet à haut vitesse aidera à plus et à mieux travailler. Il est une diaspora africaine qui ne désire pas mieux que d’investir au pays natal. Ludovic Kamgué, patron de la maison de haute couture Stradel’s (Paris), en parlait encore avec Alain FOKA sur RFI récemment. Est-il dès lors incongru d’imaginer que des téléconférences faciliteraient sa gestion?
Jacques Bonjawo, ancien haut cadre chez Microsoft, développe actuellement en Afrique centrale la télémédecine. Qui peut penser qu’une infrastructure Internet de meilleure qualité ne l’aiderait pas à mieux avancer?
- Augmentation du chiffre d’affaires. Les entreprises fournissant Internet ont de beaux jours devant elles. D’après e-marketer (2008), le Canada, un des pays les plus connectés, verra, en 2012, 75% de sa population connectée. Imaginez donc la marge de manœuvre des Fournisseurs d’Accès Internet en Afrique centrale.
- Services à valeur ajoutée. Le téléphone portable jouera un rôle essentiel dans nos vies à l’avenir, le transfert d’argent en est un exemple. À nos entreprises d’y voir des opportunités de créer de la valeur, d’augmenter les richesses.
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