C’est la question que vient de me poser un ami que j’ai connu au lycée et dont le travail à ce jour consiste à investir des capitaux saoudiens en Afrique de l’ouest.
Autant dire qu’il représente un très bon contact pour tout afritechpreneur à la recherche de financement.
Et bien pour répondre à mon très chère amis, je vais lui donner sur les points sur lesquels il devra être regardant avant de s’engager (bien que chacun de ces points puisse constituer un article à part entière) :
L’audience
Le ROI dans l’industrie du web et du mobile c’est bel et bien l’audience. En gros combien de personnes utilisent le service que tu a lancé. Il ne faut pas s’arrêter là mais plutôt se demander ce que représente ce nombre dans le marché de la niche (si telle est la cible). La valorisation d’un internaute utilisant le site/application.
Le panier des internautes
Pour les sites marchands, la question du panier est essentielle. Il est question de savoir si l’audience visée possède les moyens (techniques, connaissances nécessaires, les finances, …) pour effectuer des paiements en ligne. Reste encore plusieurs autres points que vous devez vérifier avec l’entrepreneur. Prévoit-il par exemple des statistiques pour les paniers abandonnés ? Il s’agit d’avoir des informations sur les internautes et les produits ayant constitué un processus d’achat sans pour autant que ce processus aboutisse.
Les contenus à valeur ajoutée
Si l’audience est le roi alors le contenu, la richesse du roi. Il n’y a pas d’audience sans contenu riche et/ou utile. Il faut donc se demander si le contenu proposé intéresse les internautes. Et si c’est le cas, quelle valeur ces internautes accordent à ce contenu. En gros sont-ils prêts à payer pour l’acquérir ? sont-ils près à relayer l’information ? …
La technologie
La technologie sur laquelle le projet est bâtit joue pour beaucoup car elle influe sur sa scalabilité (la capacité d’un système, ou de ses composants, à être utilisé sur des plates-formes de tailles très inférieures ou très supérieures) et son intégration à des systèmes existant. Sachant que plus son intégration est aisée, plus il a de chances d’être utilisé par le maximum de personnes. Il faut aussi garder à l’esprit qu’une licence peut être nécessaire pour certaines technologies. Vous devez donc privilégier les technologies dites Open-Sources dans la mesure du possible. Enfin, parmi les technologies open-source, les plus solides demandent un fort investissement et une expertise très pointue alors que les plus facile à utiliser sont réputées pour des problèmes de sécurité. Et ceci peut faire pencher la balance si le projet doit gérer des informations dites sensibles. Pour éviter toute surprise, faites vous aider par des experts en conseil sur les technologies.
La mobilité
Posez ces deux questions simples à votre entrepreneur :
- Avez-vous une version mobile (disponible sur les téléphones portables) de votre application ?
- Avez-vous des implémentations spécifiques pour les systèmes I-phone/I-pad, Androïd, … ?
Si la réponse à la première question est la négation, alors l’entrepreneur devra vous fournir des arguments très solides, sinon passez votre chemin. Car c’est connu que la pénétration des technologies mobiles en Afrique est très au dessus de celle du web. La seconde question vous donne une idée du niveau de connaissance stratégique de l’entrepreneur.
Une bonne équipe de fondateurs
Sans surprise ce point est présent autant dans l’industrie des technologies que dans les autres industries.
Pour un simple investisseurs, il faut fuir les porteurs de projets qui n’ont qu’une vision restreinte de l’industrie du web. A moins que vous ayez dans votre équipe quelqu’un qui s’y connaisse vraiment et qui pourrait les accompagner. Une bonne équipe de fondateurs ce sont donc des personnes complémentaires, motivées, capables de se remettre en cause et qui surtout suivent l’évolution de l’industrie.
J’imagine qu’après la lecture de ces lignes mon ami en question me demandera ce que peut rapporter un investissement dans un projet technologique en Afrique Francophone.
Finalement cette question m’a conforté dans l’idée que l’afritechindustry (le monde des affaires dans les technologies en Afrique. Oui ! encore un autre mot.) a besoin de sessions d’information sur les possibilités d’investissements dans les projets. Avec Cheick Diaby Mohamed nous avons déjà commencé à réfléchir sur quelque chose qui colle aux réalités de l’Afrique Francophone.
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