Les insinuations du Conseiller Technique du Ministère des Relations Extérieures tendent à l’attester.L’information a été susurrée le vendredi 14 août dernier, «les blogs sont de simples robinets ouverts pour déverser toutes sortes de vociférations et d’insanités ». Bien plus, ils sont tout l’inverse des médias traditionnels qui traitent l’information. Ces propos d’Antoine Marie Ngono, Conseiller Technique au Ministère des Relations Extérieures (Minrex) sont sans ambiguïté.
Les blogs, ces outils du Web 2.0 ne sont pas les bienvenus au Cameroun, notamment au moment où l’image du pays est entrain d’être toilettée. A en croire ce haut fonctionnaire, ils sont les ennemis de la Nation puisqu’ils contribuent à la mort du journalisme, selon ses propos. Tenus au cours d’un face à face avec les journalistes sur la question de «la responsabilité des médias face aux enjeux de la promotion de l’image du Cameroun». Sujet qui était à l’ordre du jour du débat introduit par le Club de la Presse le vendredi 14 août 2009 dernier. Si les discussions ont été closes au terme de cette rencontre, nous avons voulu fouiner pour déceler la vérité de cette position qui semble émaner du gouvernement qui l’emploi. Au Ministère de la Communication , ceux des cadres approchés n’ont pas suivi le débat, et croient savoir que le Cameroun n’a pas les moyens techniques susceptibles de permettre le contrôle des médias cybernétiques.
Sur l’Etat des Lieux, aucune données sur le phénomène n’a été collectée jusqu’ici apprend-on. Madame Tsouanga Ortence, sous directrice des médias cynernétiques approchée le jeudi 20 août 2009 est du même avis. Elle s’est renseignée au service de l’informatique qui n’a rien trouvé comme statistiques. «Allez à la DTC (direction des technologies de la communication), vous aurez toutes les statistiques voulues», a-t-elle ensuite suggéré.
A ce niveau, monsieur Martin Ayi, sous-directeur qui nous recevait en lieu et place du directeur absent s’est dit mal placé pour nous répondre. D’une part parce que cette unité est un compartiment purement technique. Et d’autre part, parce que c’est la direction des médias cybernétiques qui est qualifiée pour connaître de cet aspect de la communication. Le lendemain vendredi 21 août, c’est à la Division de l’Observatoire des Médias et de l’Opinion (DOMO) qu’Ortence Tsouanga nous a renvoyée. Ici, Messieurs Menene et Sapouma qui dirigent le service ont été formels, il n’existe aucun chiffre établissant l’importance des blogs en particulier, et aucune enquête pouvant permettre d’évaluer leur impact au Cameroun.
Bien plus, toujours selon leurs déclarations, on ne sait pas qui du Ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel) et du Mincom est habilité à encadrer ce secteur. Parce que le support de télécommunication est la prérogative du Minpostel. Alors que l’activité de communication ou journalistique est une mission du Mincom. Bien plus, ont-ils ajouté, l’aide à la presse « indiquerait qu’un travail a été fait dans ce sens puisque les journaux cybernétiques en bénéficient». Mais, ils n’ont pas été impliqués aux travaux de la commission de l’aide pour pouvoir glaner quelques informations.
M Ngankak Kisito qu’ils nous ont conseillé de rencontrer «désapprouve l’introduction de ce débat impromptu qui n’a rien à voir avec l’appui financier à la presse privée». Brandissant la répartition du travail au sein du ministère, il fait savoir que des responsables de cette division avaient été conviés à l’examen de la qualité du contenu des médias. Mieux, a-t-il soutenu, la structure en charge du choix des entreprises de presse est composée de journalistes, tout comme la DOMO. Les aides sont attribués aux médias citoyens qui peuvent justifier de leur présence par exemple sur l’Internet, d’un dossier fiscal et d’un contenu de qualité.
Sur les difficultés de la DOMO à accomplir ses missions, elle fait face aux mêmes carences financières et matérielles réelles que toutes les autres directions a martelé Kisito Ngankak. Au-delà de tous ces déficits, il convient de noter que l’insinuation de M Ngono est plus que révélatrice. D’un phénomène qui irrite visiblement les autorités administratives qui ambitionnent de serrer de plus près l’ensemble des médias camerounais, aussi bien traditionnels de masse que modernes et sociaux. Selon des techniques différentes, mais bien huilées centrées autour la présentation du Cameroun au yeux du monde. Pour ce faire, le gouvernement a trouvé des appâts idéaux, ce sont les annonces publicitaires que convoitent les entreprises de la presse privée locale. Visiblement, cette opération devrait être faite loin du regard des bloggeurs.
Ndjabun Irène Sidonie
journaliste
commenter cet article …