21 octobre 2009
3
21
/10
/octobre
/2009
11:29
Toute une semaine sans Internet. Les internautes et tous les opérateurs du secteur des télécommunications de six régions du pays (Centre, Est, Sud, Extrême-Nord, Adamaoua et Nord) ont pu voir ce que ça signifie.
A la suite d'un éboulement ayant entraîné des dégâts sur le câble de la fibre optique au lieu du Mbikiliki, à 40 km de Lolodorf, la capitale et plusieurs villes ont été littéralement coupées du reste du pays et du monde. La rupture a duré près d'une semaine causant un manque à gagner certain pour les utilisateurs, dont des sociétés à caractère commercial, ayant par exemple l'Internet comme service à vendre.
L'incident a été clos au cours du dernier week-end. Mais la même question est sur presque toutes les lèvres : où étaient les solutions de rechange ? Interrogation qui relaie l'inquiétude de plusieurs usagers du service des télécommunications, étonnés de ce que le service soit pratiquement resté interrompu jusqu'à la réparation de la panne. C'est clair : les profanes pensaient avec quasi assurance qu'il existait forcément une voie de contournement pour servir en cas de problème de ce genre. Bien plus, on s'est rappelé que c'était la deuxième coupure du genre, après celle survenue il y a quelques mois à Douala. Et qui avait été d'une plus grande ampleur, touchant pratiquement l'ensemble du pays.
Du coup, les avis sont devenus réservés quant au réseau de fibre optique installé au Cameroun. Car si tout le monde admet que cette merveille de la technologie a accéléré de manière exponentielle la vitesse et la qualité de transmission des données dans le secteur des télécommunications, beaucoup craignent que ce dispositif soit pour le moment un peu précaire. A la merci du premier éboulement ou de tout autre dommage causé au câble le long du réseau souterrain ou sous-marin. Cette crainte est sans doute renforcée par une impression : il n'existe apparemment pas de système de secours, une espèce de voie de contournement pour permettre d'assurer la continuité du service en cas de panne grave, comme celle de Mbikiliki. Ce sont toutes ces questions qui taraudent les esprits des usagers dépendant de la fibre optique. Surtout qu'à côté, d'autres types d'usagers ont continué à jouir de leur service pendant les jours difficiles de la semaine dernière. Les lésés d'hier ont évidemment pensé à la solution satellite, mais ce sont les techniciens qui nous diront ce qu'il en est exactement.
De toute façon, ce deuxième incident d'envergure sur le réseau de la fibre optique met en exergue les soucis que pose le système à l'heure actuelle. Il peut se résumer en un mot : sécurité. Qui implique aussi bien la protection la plus efficace pour le câble qui arrose l'ensemble du pays, que les mécanismes d'urgence qui devraient en principe exister. Qu'en est-il réellement ? Le sujet anime les débats. Où certains pensent que la situation de monopole dont bénéficie jusqu'ici la Cameroon Telecommunications (Camtel) n'est pas favorable à une bonne maîtrise de la lourde infrastructure qui soutient tout projet d'exploitation de la fibre optique. Mais comme le relevait déjà le directeur général de l'entreprise au lendemain de l'incident de Lolodorf, la volonté d'ouverture est déjà manifestée. Le gouvernement envisage de poser au moins un autre réseau, avec le soutien de la Chine et d'Israël. Un vaste projet est actuellement en cours de mise en oeuvre sur l'ensemble du territoire national. Il est prévu au total 6400 kilomètres de fibre pour relier les villes du Cameroun. D'autres projets existent notamment avec une collaboration Camtel-Mtn. Tout cela tombe bien. Parce qu'il y a urgence.