12 mai 2009
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Yves ATANGA
interview Badel Ndanga Ndinga, ministre de l'Indusrie, des Mines et du Développement technologique.
Monsieur le ministre, la filière coton déjà secouée par la baisse des cours, subit actuellement de plein fouet les effets de la crise economique : faut-il craindre pour sa survie ?
Un an après le début de la crise immobilière et financière aux Etats-Unis, c'est tout le système financier international qui est déstabilisé. Il en est suivi une dépression économique en général, un désagrément progressif de nos filières agricoles et industrielles, et une baisse continue des prix des matières premières.La filière coton n'echappe pas à la conjoncture, puisque c'est un maillon essentiel de l'économie nationale. Elle occupe le troisième rang parmi les branches industrielles, dégage 11 % de la valeur ajoutée du secteur manufacturier, et concourt à hauteur de 9,5% à la production industrielle du pays. Mais son expansion reste fortement assujettie à la combinaison de plusieurs facteurs parmi lesquels la faible valorisation du coton produit localement, l'étroitesse du marché intérieur, la dépendance de l'etranger pour les consommateurs intermédiaires, la faible synergie entre les producteurs, la concurrence déloyale. L'incertitude de la durée de ce phénomène appelle par conséquent à la prudence pour la survie de ces filières dont les matières premières sont orientées vers les exportations.
A l'origine des problèmes actuels, se trouve la hausse des prix des engrais. Le gouvernement est-il prêt à subventionner l'activité à ce niveau ?
La subvention de l'activité à ce niveau suppose que nous ayons développé un dispositif de financement approprié, notamment des banques d'investissement qui comporteraient des mécanismes de financement pour répondre rapidement à l'impact des problèmes relevés. Qu'à cela ne tienne, il est prévu la construction d'une usine de production des engrais chimique à partir du gaz naturel au Cameroun, par la société chinoise CGC Overseas Construction, en partenariat avec le gouvernement camerounais. Ce projet vise l'approvisionnement à coût réduit des agriculteurs nationaux en intrants de production. Le coût de ce projet s'évalue à 154,805 milliards de F Cfa pour une production annuelle de 80 000 tonnes d'ammoniac et 130 000 tonnes d'urée. La mise en oeuvre opérationnelle de ce projet, dont les travaux de construction de l'usine vont démarrer au début de l'année prochaine, constitue des perspectives de solutions aux problèmes sus évoqués.
Qu'est-ce qui peut selon vous, aider à relancer durablement ce pan important de l'economie nationale ?
Pour la relance de ce pan de l'économie nationale, les actions de développement envisagées par mon département ministériel portent essentiellement sur six axes : Le premier axe porte sur le développement de la production du coton en amont. Le deuxième axe concerne le développement de la transformation du coton. Le troisième axe est l'assainissement de l'espace économique national, le quatrième axe porte sur l'organisation et la structuration des acteurs de la filière. Le cinquième axe concerne l'appui à la formation des ressources humaines. Enfin le sixième axe porte sur le développement des programmes d'encadrement des entreprises du secteur du textile.
Publié par CT